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La place du chœur.

Architecture et liturgie en Occident

lundi 3 décembre 2007, par Antoine Roullet

Le site de l’INHA met en ligne la présentation et le programme du colloque « La place du chÅ“ur, architecture et liturgie ». Le programme, organisé chronologiquement, a été mis en ligne, ainsi qu’une présentation du colloque que nous reprenons. Les journées d’études, sous la direction de
Sabine Frommel et Laurent Lecomte, se tiennent les 10 et 11 décembre 2007 àl’INHA.

« Qu’elles soient romanes ou gothiques, baroques ou classiques, les églises se définissent d’abord en fonction du style qui les caractérise. C’est sur cette approche que se fonde la périodisation de l’histoire de l’architecture occidentale. Sans remettre en question l’intérêt des analyses stylistiques, il faut aussi en reconnaître les limites et ouvrir le champ d’investigation aux autres facettes de la réalité architecturale.
Ces deux journées d’étude sont consacrées aux rapports entre la forme et la fonction des églises. En France, les historiens de l’art ont largement négligé la dimension cultuelle de l’architecture religieuse, àl’exception, bien sà»r, des spécialistes de la période carolingienne, pionniers en la matière (Jean Hubert, Carol Heitz, et dernièrement Christian Sapin). Il faut aussi mentionner, pour la période médiévale, les travaux stimulants - mais isolés - de Alain Erlande- Brandenburg sur les cathédrales gothiques. Pour la période moderne, en revanche, rien – ou presque - n’a été fait pour comprendre les églises sous l’angle de l’utilitas : seules les dernières Rencontres européennes d’architecture de Maisons-Laffitte (8-11 juin 2005) ont levé le voile sur cette terra incognita. Le bilan est tout autre en Italie où l’intérêt des chercheurs pour les dispositifs liturgiques est ancien. Les travaux sur la cathédrale de Florence, les églises de Brunelleschi ou celles de Palladio ont bien mis en évidence la création d’une véritable mise en scène de la liturgie sous l’espace magnifié de la coupole ou de l’abside ; destiné aux laïcs, ce teatro sacro sera une des composantes essentielles de l’édifice sacré après le concile de Trente. Récemment, ces problématiques ont été examinées de manière systématique lors du colloque Lo spazio e il culto, organisé par le Kunsthistorisches Institut de Florence (27-28 mars 2003). Le thème de la rencontre exprime la conviction que la prise en compte de la fonction cultuelle va renouveler en profondeur la connaissance de l’architecture religieuse. Qu’est-ce qu’une église, en effet, si ce n’est d’abord un espace liturgique destiné àservir de cadre aux rituels de l’Eglise ? L’ambiguïté du mot "chÅ“ur" en français impose d’en préciser le sens : par "chÅ“ur", nous entendons le ou les espaces situés àproximité
du sanctuaire et dont l’accès est normalement réservé aux religieux (chÅ“ur liturgique, chÅ“urs des moines, des chanoines, chÅ“urs de religieuses etc..). Ouvert ou clos, haut ou bas, orienté ou occidenté, précédant ou non l’autel, magnifié ou retranché, le chÅ“ur est une composante mouvante dans l’espace ecclésial. Il y occupe en outre une fonction liturgique fondamentale, structurant le rapport des religieux àl’autel, des religieux fidèles, et des fidèles àl’autel, àtravers des vues et des circulations imposées. Dans cette optique, la question de la place du chÅ“ur convoque àla fois histoire religieuse (ce sont les réformes ou les règles monastiques qui ont fait évoluer ces rapports au fil des siècles) et analyse des formes qui la matérialisent. Les relations entre architecture et liturgie sont aujourd’hui en passe de devenir un axe majeur de la recherche en histoire de l’art. Pour la première fois en France, les deux journées de l’E.P.H.E. proposent d’élargir le cadre chronologique de cette réflexion afin de mettre en évidence des phénomènes de rupture mais aussi de continuité entre le Haut Moyen âge et le siècle des Lumières.
L’intérêt de l’étude de la place du chÅ“ur est multiple : il s’agit de faire le point, dans une perspective transdisciplinaire, sur un aspect inégalement étudié de l’architecture religieuse ; de confronter, entre spécialistes
médiévistes et modernistes, les différentes approches méthodologiques ; d’ouvrir, enfin, des pistes de recherche nouvelles sur l’architecture sacrée européenne médiévale et post-tridentine. »


Illustration : Bramante, ChÅ“ur de Santa Maria presso San Satiro, Milan, 1485 (source : Web Gallery of Art).

Messages

  • Bonjour
    Ce n’est peut être pas le sujet, mais j’aimerais savoir àquoi ressemblait une église de village avant la réforme dans le Pays de Montbéliard.
    L’église de Vyans le Val 70400 fut détruite en 1858 elle avait alors 750 ans, elle a servit de lieu de culte pour les protestants depuis 1565 environ.
    Sur l’emplacement du temple actuel, elle était remarquable, avait un clocher en bois, des fénètres étroites en ogives et une entrée qui donnait sur le coté. Le choeur plus petit que la nef était carré, éclairé par une seule fenètre.
    Pouvez-vous me renseigner ?
    Merci

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