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Élites urbaines et constructions territoriales : des appartenances plurielles ? (France – Saint Empire, XVe – XVIIIe siècle)

lundi 19 mars 2012, par Antoine Roullet

Cette journée d’études, organisée le 23 novembre 2012 au sein du Centre d’Histoire Sociale et Culturelle de l’Occident, XIIe – XVIIIe siècles de l’Université de Paris Ouest Nanterre La Défense, a pour projet d’analyser les manières dont les élites urbaines du royaume de France et du Saint Empire parviennent àarticuler des appartenances plurielles : sociales ou professionnelles par la détention de positions sources de notabilité ou d’honorabilité dans la ville, civiques par l’exercice de fonctions municipales dans les conseils ou les corps de villes, ou administratives par l’exercice de fonctions dans les institutions étatiques (laïques ou ecclésiastiques). L’interrogation portera àla fois sur les normes, les logiques et les modalités de ces articulations, ainsi que sur les évolutions des formes prises par celles-ci du Moyen âge tardif àl’époque moderne.

Il s’agit de prendre comme point de départ non les institutions urbaines ou étatiques en elles-mêmes, mais les groupes sociaux, les familles et les individus qui les peuplent, utilisent et jaugent de leurs potentialités, pour reconstituer et comprendre le fonctionnement de stratégies collectives. L’ensemble des sources et des méthodes permettant le développement de cette interrogation – de la saisie d’un groupe par la prosopographie àcelle d’un individu par des ego-documents ou des écrits du for privé – sera pris en compte.
Le choix de la longue durée – du XVe siècle àla fin de l’Ancien Régime et àl’effacement de l’Empire àla charnière du XVIIIe et du XIXe siècle – permet de relativiser les périodisations académiques ou strictement nationales. La confrontation des logiques d’incorporation des villes ou des réseaux de villes dans des constructions territoriales plus vastes, en France et en Allemagne, permet par ailleurs d’aller au-delàdu constat des différences d’organisation des trames urbaines pour interroger l’intérêt commun des deux historiographies pour les processus de négociations entre pouvoirs locaux – et en particulier urbains – et pouvoirs étatiques supérieurs.

Les communications pourront examiner l’un ou plusieurs des modes d’articulation suivants :

La conciliation harmonieuse d’appartenances multiples, jugées àmême de se renforcer mutuellement.

On entend par làl’étude des situations où il est possible de concilier des appartenances socioprofessionnelles et municipales au service d’intérêts sociaux ou économiques convergents (qu’ils soient privés ou publics), comme chez les marchands conjuguant la défense de leurs intérêts économiques et celle d’un « bien commun  ». On entend aussi par làl’étude des situations caractérisées par une double appartenance civique et étatique permettant de renforcer la position sociale ou politique occupée au sein d’une ville ou d’intermédiaires entre celle-ci et un pouvoir territorial, comme chez les officiers « moyens  » en France.

L’interrogation peut aussi porter sur les âges, les positions familiales ou les contextes politiques (dans ou au-delàdu cadre urbain) favorables àla diversification des appartenances. Elle peut enfin prendre en compte l’usage de marqueurs spatiaux (architecture, programmes iconographiques, armoiries, chapelles) dans la l’affirmation de celles-ci.

La conciliation problématique d’appartenances multiples, malgré la perception des tensions et des conflits générés par celles-ci.

On entend par làl’étude des situations où la pluralité d’appartenances est maintenue bien que les avantages économiques, sociaux ou politiques de cette conciliation ne soient plus perceptibles, ainsi que celles où ces appartenances sont jugées inconciliables par la société urbaine (du fait de conflits d’intérêt, d’abus d’autorité ou de dévoiement de celle-ci).

L’interrogation peut ainsi porter sur l’importance des cultures urbaines, civiques et étatiques dans le maintien ou la critique d’appartenances multiples, en particulier dans les cas où celles-ci ne peuvent s’expliquer par une simple rentabilité sociale ou économique.

Le renoncement d’élites urbaines àune pluralité d’appartenances au profit d’un repli sur l’une d’elles.

On entend par làl’étude des situations d’abandon (déclaré ou de fait) de l’une des appartenances, qu’il s’agisse d’un détachement de la sphère civique – mise en concurrence avec la sphère professionnelle – ou d’un investissement étatique exclusif, comme on l’observe souvent chez les fonctionnaires territoriaux en Allemagne.

L’interrogation peut également porter sur la marge de liberté dont peuvent tirer partie les individus et les groupes dans un système de contraintes.

Modalités de soumission :

Les langues de travail de la journée d’étude seront le français, l’anglais et l’allemand.

Les propositions de communication seront àrédiger dans l’une des trois langues et comprendront un résumé d’une page et une brève présentation biographique.

Elles devront être adressées àVincent Demont ou Vincent Meyzie (CHISCO, Université de Paris Ouest Nanterre La Défense) (vdemont@u-paris10.fr ou vincent.meyzie@orange.fr) pour le 1er juillet 2012.

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