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Architectura picta : La représentation de l’architecture dans la peinture (1300-1600).

Appel à communication expirant le 15 juin 2009.

lundi 18 mai 2009, par Panurge

Colloque international sous la direction scientifique de Sabine Frommel et Gerhard Wolf

École Pratique des Hautes Études, Paris
Kunsthistorisches Institut in Florenz - Max-Planck-Institut

Paris, 14-16 décembre 2009

Organisée autour de problématiques interdisciplinaires qui se sont
développées dans un contexte d’études européennes, cette rencontre est
consacrée aux représentations de l’architecture dans la peinture et le
dessin. La réflexion s’étend sur un ample spectre qui va de la
dimension métaphorique des monuments, ruines et chantiers jusqu’aux
manières et aux styles picturaux avec lesquels l’architecture et
l’espace sont évoqués. Elle prend également en considération les
processus de fragmentation, transmutation et codification ainsi que
les effets plastiques et de clair-obscur. La migration des formules et
des concepts, le dialogue "nord-sud" et les voies de diffusion
joueront un rôle central dans ce débat.

Dès l’Antiquité, l’art de bâtir a été étroitement lié aux autres
genres artistiques -la peinture, le dessin, le bas-relief, la
littérature, la musique- qui ont offert aux maîtres un riche éventail
d’expériences transversales et complémentaires. Mais, en même temps,
les édifices et les projets d’architecture ont mis à disposition des
autres arts des modèles, des concepts théoriques et des structures.
Parfois, l’ ’architectura picta’ a même anticipé l’instauration de
nouvelles formules. Elle a la capacité d’exalter les acquisitions les
plus récentes, qu’elles soient techniques ou artistiques, de proposer
plusieurs interprétations des données théoriques, en tant que
reconstruction historique, ou encore d’élaborer de véritables
fantaisies architecturales, indépendantes de toutes considérations
techniques. La manière choisie par les peintres pour représenter des
édifices, des intérieurs ou des espaces urbains révèle également leur
perception et leur interprétation de l’entourage physique ainsi que
celles de la société à laquelle ils appartiennent.

Dans ce cadre, le colloque, adoptant un approche à la fois
synchronique et diachronique, se propose d’analyser les rapports
osmotiques entre l’histoire de l’architecture et les arts figuratifs
entre 1300 et 1600. Giotto a été le pionnier et, dans certaines
représentations, il ressuscite des modèles anciens, en préfigurant la
vision artistique de la Renaissance. Grâce aux traités "De Pictura" et
"De Re Aedificatoria", Léon Battista Alberti a offert de nouveaux
points de repère, en stimulant des expériences hétérogènes, par sa
thèse provocatrice selon laquelle les éléments architecturaux seraient
l’invention des peintres, ou par la distinction qu’il fait entre
dessin d’architecture et dessin pictural. En général, les
protagonistes du XVe siècle qui ont expérimenté des solutions/
inventions nouvelles par le biais de l’architecture peinte -Alberti,
Donatello, Mantegna, Piero della Francesca, Perugino, Botticelli,
Pinturicchio, Francesco di Giorgio- ont assimilé les paradigmes de
l’Antiquité aux principes esthétiques modernes. L’invention de la
perspective utilise particulièrement l’architectura picta afin de
créer un espace pour l’ "historia" qui se nourrit de l’étude de
l’architecture d’une part, et de l’autre, consiste en l’élaboration de
la fonction rhétorique ou narrative des objets d’architecture dans
l’espace pictural (avec ses cadres qui se présentent en tant
qu’interface par rapport aux réalités extérieures, rendant des images
telles qu’une fenêtre, une scène ou une tapisserie). Le rapport entre
corps humain et architecture devient lui aussi un ’topos’ de la
Renaissance.

À Rome, le début du ’Cinquecento’ constitue un véritable "laboratoire"
pour l’architecture peinte dont ont dérivé les modèles qui ont été
affinés et exportés par la suite. Raphaël et ses disciples ont enrichi
et multiplié les prototypes de l’architecture classique, dessinés et
interprétés avec une rigueur philologique croissante. À partir des
années 1530, la codification du langage architectural se met en place
grâce à la diffusion des gravures et des traités. Sebastiano Serlio
figure parmi les premiers intermédiaires ; ses "Livres IV et III" (1537
et 1540) exercent une influence fondamentale, non seulement dans les
régions italiennes qui n’ont pas encore été touchées par le souffle
classique, mais également dans les autres pays européens. En même
temps, d’autres artistes, tels Pirro Ligorio, Titien ou Tintoretto,
continuent à élargir le répertoire, à réinventer des modèles et à
mettre au point de nouvelles manières de représentation.
La multiplication des points de vue, au sein d’un débat qui veut
prendre en charge à la fois la micro-histoire et les mutations à long
terme, doit conduire à l’élargissement des limites disciplinaires, par
un regard croisé, visant à la révision de la périodisation de
l’histoire de l’art, à la détermination des dynamiques créatives entre
genres artistiques et à une vision, en même temps plus aigue et plus
nuancée, des mutations et des interrelations des langages des arts.

Les propositions de communications (1500 s. max.), accompagnées d’un
Bref ’curriculum vitae’ (1 page max.), devront être envoyées via email
avant le 15 juin 2009 au Secrétariat scientifique du colloque.

Secrétariat scientifique :
Flaminia Bardati et Susanne Pollack.

P.-S.

Illustration : Vittore Carpaccio, La Légende de sainte Ursule, détail, 1495-1500 (source : Web Gallery of Art).

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