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Ordre et désordre du monde. Enquête sur les météores de la Renaissance à l’âge moderne.
Expire le 7 avril 2008.
dimanche 9 mars 2008, par
L’Université Laval (Centre interuniversitaire d’étude sur la République des lettres -CIERL) organise un colloque les 18-20 septembre 2008 au Musée de la civilisation (Québec).
Comité organisateur : Thierry Belleguic (Université Laval) et Benoît De Baere (Université de Gand).
Comité scientifique : Jean-Pierre Cléro (Université de Rouen), Patrick Dandrey (Université de Paris-Sorbonne), Michel Delon (Université de Paris-Sorbonne), René Favier (Université de Grenoble), Chantal Grell (Université de Versailles), Fernand Hallyn (Université de Gand), Fabien Locher (CNRS), Grégory Quenet (Université de Versailles), Maria Susana Seguin (Université de Montpellier).
Instable, imprévisible, le météore hante les savoirs et les représentations en Occident depuis l’Antiquité. Chez Aristote, la notion de météore désignait les phénomènes aériens (vents, trombes, etc), aqueux (rosée, brouillard, pluie, neige, etc.), lumineux (arcs-en-ciel, aurores boréales, etc.) et enflammés (tonnerre, tremblements de terre, feux-follets, etc.) « suspendus » entre la surface du sol et la limite inférieure des espaces célestes. L’usage de ces catégories perdurera d’ailleurs jusqu’à l’âge moderne, où il coexistera avec des formes et des configurations conceptuelles inédites. Il n’empêche que l’époque moderne, pas plus que l’Antiquité, n’a de véritable savoir du météore. Ainsi la figure du météore a-t-elle cristallisé, sur une très longue période, les interrogations et les inquiétudes liées aux désordres du monde. En ce sens, il est possible de considérer le « météore » comme une figure privilégiée investie de préoccupations concernant la singularité du contingent et l’imprévisibilité de l’aléatoire dans des domaines aussi divers que la science, la religion, la politique et les arts.
Le présent colloque se propose d’appréhender le météore comme modèle qu’ont investi les savoirs et les représentations de l’époque renaissante aux Lumières, d’étudier les formes diverses qu’il a pu revêtir, de mettre au jour les contextes qui les ont vu surgir et d’en expliciter les enjeux. Les participants sont invités à envoyer une proposition qui s’insère, non exclusivement, dans l’une des sections suivantes :
1. Les sciences du météore : concepts, pratiques, acteurs et réseaux
Il s’agira d’interroger le météore du point de vue des conceptualisations scientifiques dont il a fait l’objet, de celui des pratiques d’observation et de mesure qui ont progressivement permis d’en affiner la définition, ainsi que de celui des institutions et des acteurs qui ont favorisé la mise en oeuvre et la circulation des données ainsi recueillies.
2. Les « discours » sur le météore
Il s’agira de penser les dispositifs discursifs qui prennent le météore pour objet ou pour modèle, qu’ils soient profanes ou sacrés, populaires ou mondains, qu’ils s’insèrent dans des pratiques ancestrales liées aux travaux de la terre ou de la mer ou qu’ils dépendent d’avancées
technologiques nouvelles.
3. L’imaginaire du météore
Qu’il nourrisse la démarche scientifique ou qu’il soit induit par les progrès des savoirs, l’imaginaire du météore contribue à structurer le champ de l’expérience individuelle et collective par la médiation de multiples représentations (sociales, religieuses, politiques, etc.). Nous proposons d’en analyser les formes et les motifs à travers des analyses générales ou particulières.
4. Politiques du météore
Les conférenciers sont invités à étudier les modalités selon lesquelles les diverses instances du pouvoir ont répondu à la menace du météore, qu’il ait été considéré dans sa dimension purement naturelle et vénementielle ou qu’il ait constitué le signe d’une perturbation sociale ou idéologique.
5. Esthétique du météore
De la Renaissance au 18e siècle, le météore est omniprésent dans les représentations artistiques, qu’elles soient picturales, poétiques ou musicales. Il s’agira ici d’en étudier les dispositifs.
6. Morale du météore
Métaphore d’une précarité qui ne cesse d’inquiéter une époque curieuse de l’homme, le météore, qui dit aussi bien l’imprévisibilité de la nature, sa violence, que la fragilité de la condition humaine, devient la figure privilégiée à partir de laquelle se déploie, de façon individuelle ou collective, le théâtre des incertitudes de temps troublés. Nous proposons d’en décliner les variations.
7. Penser le probable
Le météore, en ses diverses raisons et dans la multiplicité de ses représentations, met en jeu une épistémologie du probable que nous invitons les conférenciers à interroger sous les angles les
plus variés.
Les propositions de communications (titre et résumé d’environ 250 mots) devront être adressées au plus tard le lundi 7 avril 2008 à l’adresse suivante : Colloque « Météores », Centre interuniversitaire d’étude sur la République des lettres (CIERL), Université Laval, Pavillon Charles-De Koninck, bureau 3317, 1030, Avenue des Sciences-humaines, Québec, Québec, Canada, G1V 0A6, ou par courriel à l’adresse suivante : cierl.admin@lit.ulaval.ca.
Illustration : Dürer, Melencolia I, détail, 1514 (source : Wikimedia Commons).
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