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Noblesse et défense de l’orthodoxie, (XIIIe-XVIIIe siècles)

Rennes, 12-13 décembre 2008

samedi 5 juillet 2008, par Antoine Roullet

Le CERHIO communique le programme prévisionnel du colloque "Noblesse et défense de l’orthodoxie, (XIIIe-XVIIIe siècles), qui se tiendra àRennes les 12 et 13 décembre 2008.

Ce colloque, sous la responsabilité scientifique d’Arianne Boltanski, a pour objet l’étude de l’engagement des nobles laïcs dans la défense de cette orthodoxie dans l’Occident chrétien entre le XIIIe et XVIIe siècles, àl’exclusion des croisades contre les « infidèles  ».

Nous reproduisons son argument :

"Ce colloque s’inscrit dans l’axe 1 (« cultures politiques et religieuses  »), du CERHIO. Il correspond àl’une des thématiques centrales de cet axe autour du rôle des Eglises et, plus largement, des normes religieuses et politiques.

Un point fort de ce projet est de se placer àla rencontre de l’histoire médiévale et de l’histoire moderne. Le but est d’abord d’amener médiévistes et modernistes, français et étrangers, àcomparer leurs historiographies, leurs méthodes et leurs résultats, au-delàde la cassure que représentent académiquement les réformes du XVIe siècle, mais aussi au-delàdes sous-spécialisations chronologiques propres àchacune des périodes, àtravers l’étude de quelques grandes crises religieuses, du catharisme au jansénisme. Il s’agit ainsi de s’interroger sur l’existence d’une dimension proprement religieuse au sein de l’ethos nobiliaire et d’en apprécier la nature et l’évolution.

Objectif

Il s’agit de comprendre la nature et les ressorts de l’engagement des groupes nobiliaires dans la défense de l’orthodoxie, d’en repérer les constantes et les variations àtravers le temps et l’espace.

 Une première dimension concerne l’attention privilégiée au découpage chronologique. La défense de l’orthodoxie s’articule a priori de manière étroite avec les moments où l’institution ecclésiale juge l’orthodoxie remise en cause : la croisade albigeoise (XIIIe siècle), le franciscanisme spirituel (XIIIe-XIVe siècle), le wycliffisme (fin XIVe-début XVe siècle), le hussisme (XVe siècle), les différentes réformations (XVIe siècle), le jansénisme ou le piétisme au sein du catholicisme (XVIIe), les dissidences ecclésiologiques (puritanisme, presbytériens…) ou spirituelles au sein des protestantismes, en représentent autant de moments. Il s’agira cependant de vérifier la validité d’une telle hypothèse et àtravers elle, la nature du lien entre situation de crise et défense de l’orthodoxie. Comment se définit et se met en jeu un processus de défense de l’orthodoxie ? Comment y est-il mis un terme et ce terme même a-t-il un sens ? A contrario, il s’agira aussi de s’interroger sur la perpétuation de pratiques sociales et politiques de défense de l’orthodoxie en dehors de ces moments de crise.

 Une deuxième dimension du projet concerne les formes prises par l’engagement dans la défense de l’orthodoxie. Ces formes renvoient d’abord àdes pratiques sociales, qui vont des différentes figures du discours et de l’écrit, des formes d’expression dévotionnelle, aux engagements guerriers plus ou moins organisés. L’idéologie de croisade semble offrir, pour la noblesse et les situations de catholicité, un cadre d’enquête privilégié. Ces formes renvoient ensuite aux relations qui se nouent entre engagement individuel et engagement communautaire, que celui-ci réponde àdes logiques familiales, clientélaires, partisanes, statutaires, géographiques ou résidentielles…

 Une troisième dimension porte sur les motivations des agents de la défense de l’orthodoxie. On se montrera attentifs, en particulier, au degré d’explicitation de ces motivations (de la part des agents eux-mêmes comme de ceux qui analysent ou commentent leurs actions), àleur degré de justification et de publicité, àleurs différentes temporalités enfin (depuis le temps de l’action ou de sa préparation jusqu’aux différents temps de la mémoire).

 En dernière instance, une attention privilégiée devra être accordée aux liens qu’entretiennent ces groupes nobles avec les pouvoirs souverains, lorsque ceux-ci se trouvent eux-mêmes engagés dans la défense de l’orthodoxie. La prise en charge de la défense de l’orthodoxie par les États souverains et les pouvoirs princiers n’est pas sans rejaillir sur la nature des relations unissant les noblesses aux autorités séculières. Il s’agit alors également de s’interroger sur les modalités d’engagement des nobles, soit aux côtés des pouvoirs souverains, soit, selon les cas, contre ces derniers. On s’interrogera également sur les situations où l’orthodoxie tend às’affirmer contre certains groupes nobiliaires, qui sont alors amenés àdévelopper diverses stratégies de défense et de justification de leurs identités."

Programme prévisionnel

 BAIETTO Laura, chercheuse post-doc, Université de Padoue, La défense de la libertas ecclesiastica et les transformations des relations politiques entre les communes italiennes et la papauté (première moitié du 15e siècle).

 CARROLL Stuart M., Professeur en histoire moderne, Université d’York, Les Guises et le luthéranisme (XVIe siècle)

 GREENGRASS Mark, Professeur en histoire moderne, Université de Sheffield, Conclusions pour la période moderne

 JURKOWSKI Maureen, chercheur àl’EMA (English Monastic Archives), University College London, La participation de la noblesse àla lutte contre les hérésies en Angleterre àla fin du Moyen Age

 NICKLAS Thomas, chercheur en histoire moderne, Université d’Erlangen, Résister àla Seconde Réforme. La noblesse du Brandebourg et la défense de l’orthodoxie luthérienne contre le calvinisme dynastique au XVIIe siècle

 SHEIL Bill, chercheur et lecteur en histoire moderne, Université d’York, La défense du puritanisme par les nobles et la gentry dans les provinces anglaises, depuis le temps d’Elizabeth Ie

 SOSA MAYOR Igor, doctorant, Institut Universitaire Européen, Noblesse, Église et confessionalisation en Castille et en Basse Autriche (c. 1550 – c. 1650)

 SOUKUP Pavel, chercheur, Université de Pragues, Le discours de la noblesse sur la défense de la foi àl’époque du hussisme (XVe siècle)

 VAN BRUAENE Anne-Laure (àconfirmer), chercheuse en histoire moderne (post-doctorat) - Université de Gand / FWO flamand, Les nobles et la défense de la foi dans les villes des républiques calvinistes en Flandre (XVIe siècle)

 ALBARET Laurent, doctorant, UMR CNRS 5648, Raimond VII de Toulouse et la naissance de l’Inquisition (XIIIe siècle)

 CROUZET Denis, Professeur en histoire moderne, Université de Paris IV Panthéon-Sorbonne, L’idéal de combat pour la foi dans les Mémoires des Saulx-Tavannes (XVIe siècle)

 GENET Jean-Philippe, Professeur en histoire du Moyen Age, Paris I, Conclusions sur la période médiévale

 MAIRE Catherine, chargée de recherche au C.N.R.S. en histoire moderne, La Robe, le Jansénisme et l’Orthodoxie (XVIIe siècle)

 MALDAVSKY Aliocha, Maître de conférences en histoire moderne, Université Paris X- Nanterre, Les encomenderos et l’évangélisation des indiens dans le Pérou colonial. Noblesse et propagation de la foi aux XVIe et XVIIe siècles

 MARTIN Catherine, Maître de conférences en histoire moderne, Université de Nancy 2, Les femmes de la noblesse française dans la défense de l’orthodoxie, de la paix d’Alès àla Révocation

 MERCIER Franck, Maître de conférences en histoire du Moyen Age, CERHIO, L’implication de la noblesse dans la chasse aux sorcières : Philippe de Saveuses et la Vauderie d’Arras (XVe siècle)

 PARENT Sylvain, doctorant, Ater, Université Rennes 2, Les procès de la papauté contre les seigneurs gibelins au XIVe siècle

 THERY Julien, Maître de conférences en histoire du Moyen Age, Université de Montpellier III, L’attitude de la noblesse dans le conflit entre Philippe le Bel et la papauté au début du XIVe siècle

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