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Fortunes et avatars de l’esprit facétieux entre France et Italie de la fin du Moyen Âge à l’Âge Classique
Rire et contacts de culture entre France et Italie (XVe-XVIIe siècles)
Clermont-Ferrand, 8-10 octobre 2013
lundi 27 mai 2013, par
Dans le cadre du programme FACEF (Fortunes et avatars de l’esprit facétieux entre France et Italie de la fin du Moyen Age à l’Age Classique), ce colloque international qui se tiendra à la Maison des Sciences de l’Homme de Clermont-Ferrand du 8 au 10 octobre 2013 se propose de réévaluer les vecteurs et les modalités de l’interculturalité facétieuse entre France et Italie.
On connaît le rôle déterminant de l’apport italien dans l’épanouissement de l’esprit facétieux en France à la Renaissance. Au-delà de l’influence majeure du Pogge et aussi de Boccace, des approfondissements et des compléments d’enquête s’imposent toutefois, pour mieux cerner la réception d’autres auteurs mais aussi pour mieux appréhender les transformations opérées sur le plan esthétique et transgénérique de ces formes facétieuses, en les replaçant ces échanges dans le contexte social et politique d’une dynamique interculturelle.
Ce travail collectif ouvert pourra s’articuler autour de deux grands axes.
1 La circulation et l’acculturation des formes facétieuses
Le dialogue des rires entre France et Italie peut être entendu au premier degré et il engage des enquêtes précises sur la circulation des œuvres et des thèmes facétieux. On privilégiera notamment :
La compréhension extensive du cadre culturel de ces échanges :
- dans le cadre de l’histoire du livre et de l’imprimerie
-plus largement dans un contexte politique, curial et diplomatique.
L’étude des transformations de l’esprit facétieux d’un contexte à l’autre :
-les phénomènes de réappropriation, de sélection et de rejet dans les compilations
– les réappropriations génériques et les hybridations
– les échanges entre textes et images, à l’instar de la construction par La Bruyère de ses portraits de « curieux  » de La Bruyère construits sur le modèle d’œuvres picturales italiennes ou italianisantes (Lanavère).
NB Les questions spécifiques de la traduction du mot d’esprit seront réservées pour le colloque-séminaire des 5-7 juin 2014 sous la direction de Nora Viet.
2 La raillerie interculturelle et l’élaboration imaginaire des identités facétieuses
On abordera aussi des échanges facétieux au second degré, qui relèvent du regard porté par les uns sur les autres en termes d’identité politique, sociale. La facétie interculturelle s’inscrit dans des contacts/conflits de cultures plus saillants durant certaines périodes (guerres d’Italie, Fronde).
L’imagologie facétieuse peut aussi porter parfois spécifiquement sur les pratiques comiques des autres : admiration ou dérision ? Ces questions ouvrent sur une représentation des « caractères  » des nations, dans lesquels la frontière entre contact et conflit de cultures devient labile, excédant le strict domaine du comique : on songe, du côté français, à la dénonciation par Guez de Balzac ou Bouhours du « ridicule  » de la langue italien, à la revendication d’un rire « à la française  », soigneusement démarqué de la bouffonnerie intempestive des Italiens, aux italianismes dont usent La Bruyère ou Louis Petit pour épingler des personnages fanfarons et outrecuidants. L’imaginaire du rire, loin d’être anecdotique, apparaît comme un enjeu majeur de l’interculturalité et de la construction des identités linguistiques et littéraires.
La corrélation entre les deux axes proposés à la réflexion appelle peut-être aussi un complément d’investigation. On peut se demander si la logique mimétique apparente à l’œuvre dans la réappropriation de la facétie italienne en France n’est pas en partie à l’origine de cette dynamique conflictuelle d’altération et de distanciation à l’égard du rire de l’autre.
Comité scientifique : Anna FONTES-BARATTO, Paola CIFFARELLI, Chiara LASTRAIOLI, Marie VIALLON-SCHONEVELD, Nora VIET, Donatella BISCONTI.
Contact : Dominique BRUNET-BERTRAND, professeure à l’Université Blaise Pascal, dominiquebertrandatneuf.fr
Une proposition accompagnée d’un résumé de 10 lignes maximum sera adressée avant le 15 juin 2013.
Les communications seront limitées à 25 minutes. La publication d’un ouvrage de synthèse est prévue.
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