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L’Unité du genre humain. Race et histoire à la Renaissance.
21-22-23 mars 2013 (Paris)
dimanche 3 mars 2013, par
Il s’agira de comprendre comment la Renaissance, si éprise d’unité, pour ne pas dire obsédée par la quête de l’unité, est néanmoins parvenue à penser la diversité humaine. Au début de l’ère moderne, plusieurs facteurs ont contribué à l’émergence d’une nouvelle anthropologie. Les grandes navigations ont entraîné un élargissement spectaculaire de la vision du monde et un renouvellement des savoirs géographiques. L’invention du sauvage (ou sa réinvention) rendait nécessaire de penser à nouveaux frais le problème de la diversité des cultures, de leur origine commune, de leur évolution parallèle et de leurs contacts passés et à venir. La confrontation des Européens avec une altérité radicale (mais aussi la possibilité ouverte du métissage) posait de manière nouvelle le problème de l’unité du genre humain. Les débats qui s’engagèrent alors, en matière de missiologie notamment, ont opposé les tenants des divers types de polygénisme aux partisans du monogénisme, la doctrine orthodoxe en la matière.
La construction des idéologies coloniales modernes mobilisait aussi bien l’héritage patristique que les savoirs antiques et croisait à plaisir orthodoxies et hétérodoxies. Parallèlement se trouvaient jetées les fondations d’un nouveau savoir historique, soucieux de vérifier et de hiérarchiser ses sources, et de confronter les savoirs livresques aux données de l’expérience. Le renouveau de l’histoire nationale permettait de mieux prendre en compte les témoignages des antiquaires ou des chroniqueurs, alors que l’histoire universelle encore balbutiante tentait de penser l’évolution parallèle des civilisations, leur décadence, leur progrès ou leur évolution cyclique. Dans l’espace aussi bien que dans le temps, la prise en compte scientifique du réel voisinait volontiers avec l’utopie et le mythe, la pensée religieuse faisait bon ménage avec la rationalité économique moderne.
En tenant compte des apports de la réflexion de Lévi-Strauss, de Marcel Bataillon ou de Giuliano Gliozzi entre autres, on tentera de poser à nouveau la question de la diversité des cultures et de l’unité de l’humanité en nous intéressant en particulier à la Renaissance et aux débuts de la période moderne.
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