Panurge
Actualités de la recherche autour de la Renaissance

Accueil > Actualités > Programmes des manifestations > Les Âges de la vie de l’aube de la Renaissance au crépuscule des (...)

Les Âges de la vie de l’aube de la Renaissance au crépuscule des Lumières

Journée d’étude de jeunes chercheurs organisée par Pauline DECARNE et Damien FORTIN, samedi 25 juin 2011, à la Maison de la Recherche de l’Université Paris-Sorbonne.

lundi 6 juin 2011, par Blandine Perona

« Quelle est la créature qui
marche à quatre pattes le matin, à
deux le midi, à trois le
soir », demande le Sphinx à Œdipe
arrivé aux portes de Thèbes. À
quoi le héros aux pieds enflés
répond : « C’est l’Homme qui au
matin de sa vie se déplace à quatre
pattes, qui au midi de sa vie
marche avec ses deux jambes et
qui au soir de sa vie s’aide d’une
canne, marchant ainsi sur trois
pattes ». Voici déjà posé, à travers
cette fameuse énigme, l’enjeu
fondamental que recouvre la
question des âges de la vie : la
périodisation de
l’existence
humaine, dès lors perçue comme
un long chemin à parcourir,
ponctué de seuils et d’étapes qui
correspondent à
autant de
périodes accomplies, identifiables
et balisées, ayant chacune leur
propre
unité
organique
et
dessinant à travers leur succession
une évolution graduelle. Issu d’un
héritage ancien et mêlé qui ressortit
à la fois à l’historiographie, à la morale et à
la physiologie, le motif des âges de
la vie constitue, à l’instar du
memento mori, de la danse
macabre, de la roue du Temps et
de la Fortune, un lieu fondateur
de la méditation sur l’homme et
son destin.

La période qui s’étend du début
du XVIe siècle jusqu’à la fin du
XVIIIe et à laquelle on choisit de
limiter ici l’examen ajoute à la
complexité intrinsèque de ce
topos celle d’un moment de
rupture et de tension, où se
prolonge à mont la longue
tradition antique des âges de la
vie et du monde, tandis qu’à val
s’annonce un intérêt présenté
comme entièrement nouveau
pour l’individu
et, plus
spécifiquement, pour l’enfant. Si
cette question, depuis ses
origines antiques et médiévales
jusqu’à
ses
prolongements
contemporains, a déjà nourri
quelques ouvrages critiques au
cours des dernières décennies, le
traitement de cet objet d’étude au
cours de la période moderne
demeure à ce jour un domaine
moins étudié : restent ainsi à
écrire les parties manquantes de
ce tracé, en particulier la
charnière que constitue cette
période.

Documents joints

Répondre à cet article

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
Habillage visuel © Équipe Panurge, à partir de Yves Costiou sous Licence GPL