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Le bijou depuis la préhistoire.

Expire le 30 juin 2008.

jeudi 29 mai 2008, par Antoine Roullet

L’École doctorale de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales,
du Centre de Recherches sur les Arts et le Langage (CRAL) et du Centre Maurice Halbwachs (CMH) mettent en ligne sur Fabula un appel àcommunication dont le titre est "Le bijou, ses fonctions et ses usages de la Préhistoire ànos jours".

Cette journée d’études doctorales se tiendra le 10 décembre 2008.

Coordination :

Delphine Lesbros (Doctorante en histoire de l’art, CRAL, EHESS)

Cécile Michaud (Doctorante en sociologie, CMH, équipe PRO, EHESS)

Comité scientifique :

Denis Bruna (Ecole du Louvre)

Françoise Piponnier (Centre de Recherches Historiques, EHESS)

Jean-Claude Schmitt (Groupe d’Anthropologie Historique de l’Occident Médiéval, EHESS)

Yvette Taborin (Professeur émérite, Paris I)

Georges Vigarello (Centre d’Etudes Transdisciplinaires Sociologie, Anthropologie, Histoire, EHESS)

Jacqueline Viruega (Centre de Recherches en Histoire du XIXe s., Paris I, Paris IV)

Résumé

Cette journée d’études doctorale est la première d’une série qui portera sur le bijou dans une perspective pluridisciplinaire, visant àdiffuser et confronter les savoirs spécifiques et les différentes approches du bijou.

Cette journée a pour sujet : « le bijou, ses fonctions et ses usages  » de la Préhistoire ànos jours. Elle s’adresse aux doctorants de sciences humaines, travaillant particulièrement sur la parure, le bijou ou l’ornement, qui souhaitent proposer une communication.

Quelles sont les fonctions du bijou ? Quels en sont les usages ? Comment se construisent-ils ? Comment plusieurs fonctions travaillent-elles le même objet ? Quels liens unissent les fonctions et les usages du bijou ? Comment se tissent-ils ?

De la haute joaillerie àla bijouterie fantaisie en passant par les prises de positions du bijou contemporain, le secteur de la bijouterie, qu’il relève des métiers d’art, de l’art ou du design, a trouvé son ferment dans les innovations et la créativité. Cette diversité est visible aujourd’hui àtravers une segmentation professionnelle dont les produits se caractérisent par des fonctions et des usages différenciés. Mais cela a-t-il toujours été le cas ? Porté par le corps, le bijou participe de l’apparence physique que les hommes se donnent depuis la Préhistoire comme le vêtement ou la coiffure. Indicateur social traduisant un état, un statut, une appartenance àun groupe et la façon de s’y intégrer, le bijou marque par exemple l’adhésion ou le rejet de valeurs. Les transformations économiques, esthétiques ou encore symboliques du bijou par la matérialisation des sentiments ou par des projections lorsque l’objet se fait propitiatoire, magique, médicinal, pratique, sont àinterroger. Telles sont, àtitre d’exemples, les orientations possibles pour cette journée d’études.

Les recherches dans le domaine du bijou étant dispersées et tributaires des diverses approches, nous voudrions àtravers cette journée rassembler une génération de jeunes chercheurs dans un échange avec des chercheurs confirmés.

La journée sera organisée àl’École normale supérieure du boulevard Jourdan àParis, sous forme d’ateliers successifs encadrés par un chercheur confirmé et un doctorant. Chaque intervenant disposera de 25 minutes pour présenter sa communication.

Les organisateurs s’efforcent de trouver les moyens de prendre en charge une partie des frais de voyage des participants qui ne pourraient pas être financés par leur propre institution.

Annonce

Le bijou est un objet complexe dont l’étude comporte plusieurs enjeux. Il a été produit sur tous les continents par des cultures extrêmement variées et est apparu en même temps que les premières formes connues d’art pariétal et mobilier ou un peu avant elles. Comme elles, il est l’une des premières manifestations de préoccupations divergeant de la simple survie et participe de ce fait àla connaissance de l’homme et de ses origines.

Dans une optique anthropologique plus large, l’étude du bijou interroge les rapports de cet objet au corps qui le porte, rejoignant la réflexion sur le corps lui-même. En tant qu’élément de parure, le bijou participe de l’apparence physique que les hommes se donnent au même titre que le vêtement et les modes de présentation de la chevelure avec lesquels il se fond parfois. Il sert alors d’indicateur social traduisant un état, un statut, l’appartenance àun groupe et la façon de s’y intégrer : il marque par exemple l’adhésion ou le rejet de valeurs. Il situe un individu dans le groupe auquel il appartient. En effet, comme l’écrit David Le Breton, « (…) le corps est aussi pris dans le miroir du social, objet concret d’investissement collectif, support de mises en scène et de mises en signes, motif de ralliement ou de distinction àtravers les pratiques et les discours qu’il suscite.  »

Plus précisément, le fait que le bijou soit un objet ajouté au corps et le transforme ouvre plusieurs pistes de réflexion. L’une d’entre elles intéresse la nature de la modification du corps par le bijou. Dans quelle mesure le bijou transforme-t-il le corps ? Est-il pensé comme adjonction au corps ou extension de celui-ci ? A quelles parties du corps s’adapte-t-il ? Pourquoi ces parties-là ? Comment agit-il avec ces zones corporelles ? Comment est-il mis en valeur ou absorbé par les autres éléments de l’apparence ?

Une autre orientation concerne les modifications que le bijou apporte aussi bien au corps qu’au regard porté sur le corps, en fonction de sa parure ou de son absence de parure. C’est par exemple ce que souligne Yvette Taborin àpropos de la parure paléolithique : « On ne porte pas n’importe quoi, on porte ce qui est accepté dans son groupe ! Cette restriction est fondamentale car elle induit l’idée d’un contrôle de la société sur la parure. Ce contrôle réglemente le pouvoir que celle-ci exerce sur les individus qui la composent. Pouvoir d’une force inouïe puisqu’il impose une vision de l’un sur l’autre. Une personne parée n’est pas identique àelle-même non parée. Elle projette un aspect de soi qu’elle veut souligner. Le message reçu est compris sans parole et en retour le comportement de l’autre àson égard est modifié de façon inconsciente.  »

La transformation du corps s’opère autant dans le regard d’autrui sur le porteur de bijou que dans celui que le porteur pose sur lui-même. C’est ce que souligne implicitement Georg Simmel qui n’évoque pas la question du regard, si ce n’est àtravers la notion de séduction et celle « d’extension de la personnalité  » grâce au port de la parure. Cet auteur écrit : « Plaire est ici un moyen pour qui veut exercer son pouvoir ; (…) On se pare pour soi et cela se peut seulement lorsqu’on se pare pour autrui. (…) La parure est tout bonnement l’égoïsme, dans la mesure où elle fait ressortir celui qui la porte. Elle porte et accroît son amour-propre au détriment des autres (car la même parure pour tous ne parerait pas l’individu). Elle est en même temps l’altruisme, qui donne justement àces autres le plaisir qu’il procure –tandis que le possesseur lui-même ne peut en jouir que dans l’instant où il se regarde dans le miroir- et c’est d’abord le reflet de ce don qui confère àla parure sa valeur. (…)

La parure accroît ou bien élargit l’effet de la personnalité, dans la mesure où elle agit pour ainsi dire comme un rayonnement de celle-ci. C’est pourquoi les métaux brillants et les pierres précieuses ont été depuis toujours sa substance, et sont ‘parure’ au sens strict, davantage que l’habillement et la coiffure, qui pourtant ‘parent’ aussi. On peut parler d’une radioactivité de l’être humain : autour de chacun il y a pour ainsi dire une plus ou moins grande sphère de valeur rayonnant àpartir de lui, dans laquelle toute autre personne, qui a affaire avec lui, s’immerge –une sphère en laquelle des éléments physiques et spirituels s’entremêlent de manière inextricable. (…) Les rayonnements de la parure, l’attention sensuelle qu’elle suscite, confèrent àla personnalité une telle extension, voire même un tel accroissement de sa sphère, qu’elle est pour ainsi dire plus lorsqu’elle est parée. Comme, généralement, la parure est en même temps un objet d’une valeur importante, elle représente de ce fait une synthèse de l’avoir et de l’être des sujets ; par elle, la pure possession se change en un moyen de rendre l’individu sensiblement et fortement présent (…).  »

Comme le montre implicitement Georg Simmel, le bijou pose ainsi nécessairement la question du narcissisme, mais aussi celle du pouvoir exercé par l’apparence.

Au-delàdes interrogations liées au corps que le bijou suscite, d’autres concernent davantage l’objet qu’il est. La complexité du bijou se situe dans le fait qu’il est peut-être plusieurs sortes d’objet àla fois.

C’est d’abord un objet d’ordre esthétique. Toute la problématique du statut de cet objet ne cesse de se poser, de nos jours en particulier : s’agit-il d’un objet d’art, d’artisanat, de design, d’art appliqué, d’art décoratif ? Lorsqu’on constate que le seul musée censé être consacré par excellence au bijou àParis est celui des arts décoratifs, alors que le Louvre ou d’autres musées français l’exposent sous la bannière « d’objet d’art  », la confusion naît. Le bijou est-il une Å“uvre d’art ? Se suffit-il àlui-même, est-il autonome ou non ? N’existe-t-il que porté par le corps ? A quoi sert-il ? Suffit-il au plaisir des yeux ou quelles sont ses fonctions ? Telles sont notamment des questions qui alimentent un débat qui anime la scène du bijou contemporain.

Cet objet, quand il est considéré comme ajouté au corps, permet de questionner la notion de « superflu  », comme le fait aussi d’ailleurs Simmel au cours de son analyse de la parure ou àla manière de Joan Rivière qui associe le superflu, la « mascarade  » (bijou, maquillage), àla féminité dans une perspective assez récente. Ces notions d’ajout et de superflu du bijou conduisent également àinterroger cet objet en tant qu’ornement –dont la nature ne cesse de prêter àdiscussion : est-il superfétatoire, excédent de la structure, ou au contraire une part constitutive et originaire, essentielle ?

Le bijou est aussi un objet issu d’une création, d’une fabrication. De làse pose de nouveau la question de son statut comme celui de ses acteurs. En tant que produit, résultat d’un savoir-faire, il tend également àsoulever des interrogations relatives àses matériaux, ses techniques de fabrication, aux conditions historiques et socio-économiques de sa production, àsa valeur marchande, aux circuits économiques de sa diffusion par exemple.

Mais cet objet ouvre la problématique du rapport entre le réel et les représentations imaginaires qu’il véhicule et notamment la charge affective que lui accorde son porteur et les personnes qui entrent en relation avec lui, quelle que soit sa valeur économique et sociale. D’ailleurs la valeur intrinsèque du bijou stimule également la réflexion : peut-on d’emblée le qualifier de précieux (d’un point de vue économique, social, et/ou affectif) ou de futile (quand il est conçu comme ornement superflu) ? De làle bijou ouvre aussi des perspectives de recherche et de réflexion sur le fétiche, la possession, comme le rapport entre l’être et l’avoir…

Le bijou est un objet social àplusieurs titres. En tant qu’indicateur social (déjàmentionné àpropos du corps), il affirme un lien ou une rupture entre des personnes d’un même groupe : au travers d’une égalité ou d’une hiérarchie, d’une discrimination, d’une distinction par exemple… Ce lien peut aussi être d’ordre politique ou économique entre autres. Il peut en outre être d’ordre affectif, surtout si le bijou est donné par ou àun proche. Cet objet est susceptible de matérialiser un sentiment, le souvenir d’un événement ou d’une personne chère, très évidemment représenté par la catégorie du bijou appelée « sentimental  » ou les anneaux de mariage notamment. Le bijou se prête ainsi àune exploration autant psychologique que sociologique du rapport que son porteur établit avec lui.

Souvent arboré ou offert àdes occasions particulières, le bijou est dans beaucoup de cas associé àdes rites qui rythment la vie. Le cadre social guide les acteurs ayant affaire au bijou dans des actions où prend place son port, son don ou sa circulation. Les lois somptuaires régissent quelquefois des modalités de ce cadre.

Mais la manière dont le porteur réagit subjectivement face àce cadre social constitue une autre perspective de recherche peu étudiée. A travers le rapport entre le réel et l’imaginaire du porteur avec son bijou, c’est la question de la construction de l’identité qui est en jeu. En effet, le bijou intervient dans la construction de l’identité de son porteur, dans la création de l’apparence que celui-ci se donne. C’est l’un des enjeux capitaux du bijou.

Enfin, on peut aussi considérer le bijou comme un objet linguistique. Les questions de terminologie sont essentielles dans l’étude du bijou car elles permettent de définir une partie du contenu qu’on lui attribue. L’analyse des termes successivement employés pour désigner un même type d’objet àtravers le temps en est un exemple (comme la fibule qui se transforme en fermail, voire en agrafe, affiquet, puis en broche et enfin en pins). Le fait que ces dénominations prennent en compte des transformations formelles et non une fonction ou le type d’attache de l’objet devrait inciter àréfléchir. La terminologie est également décisive dans la manière de décrire des éléments constituant des bijoux, surtout pour des périodes du passé. Un même élément est souvent nommé de manières bien différentes selon les auteurs (et les langues), orientant de manière radicale l’interprétation de la fonction de l’objet.

Ainsi le bijou soulève des questionnements dans des champs aussi vastes que l’anthropologie, l’ethnologie, la psychanalyse, la sociologie, l’histoire, l’archéologie, l’histoire de l’art, l’esthétique, la philosophie, ou l’économie, la gemmologie, la linguistique, le droit pour ne citer qu’eux…

Bien des chercheurs de différentes disciplines ont d’ailleurs abordé le bijou qu’ils ont croisé au cours de leurs recherches et sur lequel ils ont réuni des données très précises. Ces savoirs mériteraient d’être rassemblés, partagés et confrontés, d’autant qu’une réflexion globale sur le bijou manque encore car les spécialistes de cet objet sont peu nombreux en France. Dans notre pays, le milieu scientifique a consacré peu de rencontres uniquement dédiées au bijou. Les colloques scientifiques ont en effet surtout traité d’une période donnée, d’un matériau, une structure sociale, où le bijou n’était pas nécessairement le point d’étude central. La plupart des colloques sur cet objet ont souvent été organisés par des institutions exposant du bijou (musées, galeries) et par des « acteurs  » du bijou : créateurs ou marchands.

C’est d’ailleurs dans ce milieu « d’acteurs  » du bijou que s’effectuent les actions les plus significatives. C’est sous l’impulsion de Jean-Yves Le Mignot qu’a été créée la triennale du bijou européen àParis, offrant un dynamisme nouveau en faveur du bijou contemporain. Par la suite, Madame Chéret a entretenu cet élan en exposant dans sa boutique d’orfèvrerie liturgique (rue Madame àParis) des créations contemporaines en bijou depuis une quinzaine d’années. En 1992, un collectif de créateurs de bijoux, Corpus, a aussi initié une réflexion sur le bijou lors de rendez-vous réguliers. De même, Monique Manoha, créatrice de bijoux et fondatrice de l’association Le Porte Objet, a été àl’origine de plusieurs biennales du bijou contemporain àNîmes, en parallèle àdes journées d’études ou colloques internationaux. Ces rencontres ont traité du rapport entre le corps et l’objet, invitant des universitaires àla réflexion, pourtant non spécifique au bijou. On pourrait ainsi multiplier les références aux initiatives prises depuis un certain temps en France dans le milieu des créateurs de bijoux et des galeries qui les exposent, comme, dernier exemple, l’instauration du Pôle bijou àBaccarat (auquel cette créatrice est liée).

Le bijou mériterait donc d’être plus amplement analysé dans le milieu scientifique. Cet objet semble subir une discrète dépréciation dans notre société, en particulier de la part des institutions autres que celles qui l’exposent –alors que les personnes qui en portent tous les jours sont nombreuses : il suffit de penser àl’alliance par exemple. Ce qu’écrit Jean Wirth àpropos du vêtement pourrait concerner tout autant le bijou : « (…) l’histoire du vêtement –àplus forte raison celle des autres formes de la parure- est une discipline encore mal institutionnalisée malgré des progrès récents, un petit peu comme l’était l’histoire de l’art au XIXe siècle. Elle ne forme pas une section dans les facultés universitaires et se loge où elle peut. Elle est donc àla fois mal intégrée intellectuellement et institutionnellement.  »

La qualification du bijou « d’objet d’art  » ou « d’art décoratif  » montre bien qu’il n’est pas placé au même niveau que la peinture ou la sculpture. Sans doute la vieille hiérarchie entre arts libéraux et arts mécaniques, mués ensuite en arts majeurs et mineurs, y a-t-elle laissé quelques traces… Il se peut aussi que la valeur de « superflu  » qu’on accorde parfois au bijou, sa frivolité, ou sa « gratuité  » pourtant bien onéreuse dans certains cas, y contribuent, ne serait-ce déjàque dans son étymologie supposée liée au jeu, àla joie et au plaisir.

La journée d’études que nous proposons sur « le bijou, ses fonctions et ses usages  » de la Préhistoire ànos jours ne prétend pas combler le manque qui vient d’être évoqué. Elle vise àrassembler des chercheurs qui s’intéressent au bijou, diffuser et confronter les savoirs spécifiques et les différentes approches, peut-être entamer une réflexion plus globale.

Elle invite àse demander : quelles sont les fonctions du bijou ? Quels en sont les usages ? Comment se construisent-ils ? Comment plusieurs fonctions et/ou usages travaillent-ils le même objet ? Quels liens unissent les fonctions et les usages du bijou ? Comment se tissent-ils ?

S’interroger sur les fonctions et les usages du bijou est un moyen d’appréhender sa complexité. Entre la Préhistoire et le XXIe siècle, cet objet est particulièrement multiple. Il change énormément et non seulement sa nature est complexe, mais la combinaison de divers usages et fonctions le rend encore plus insaisissable.

Le bijou doit d’abord répondre àune ou des fonction(s) originaire(s) sans lesquelles il ne serait pas. Dès sa conception –àl’état d’idée- par celui qui désire son existence (le fabricant ou une autre personne), les fonctions qu’on lui attribue peuvent être multiples. A l’instant où sa réalisation est soumise àun fabricant ou voulue par ce dernier, plusieurs fonctions (et usages) du bijou en devenir peuvent aussi le travailler. Le bijou peut être en effet le gagne-pain du fabricant, mais également constituer pour lui un investissement personnel autour de son invention et de sa créativité, du prestige qu’il pourra en tirer, de sa rentabilité avec un moindre effort, de la manière dont il s’acquitte d’une commande ou réagit aux exigences d’un marché… Mais existe-t-il réellement des fonctions et usages initiaux, puisqu’ils peuvent être multiples dès la conception du bijou ? Comment se combinent-ils les uns aux autres ?

Une fois terminé, le bijou peut être utilisé pour satisfaire aux fonctions pour lesquelles il a été fabriqué, sa raison d’être. Elles peuvent être d’ordre esthétique ou ornemental, et/ou social, économique, symbolique, affectif, pratique… Ensuite, d’autres fonctions et usages non prévus au départ peuvent aussi travailler le même objet, contribuant àsa complexité. L’imbrication ainsi créée est susceptible de continuer àse complexifier jusqu’àla destruction du bijou ou àsa perte –autres usages potentiels du bijou.

Voilàquelques orientations envisageables pour cette journée d’études.

Le fait de se pencher sur les fonctions et les usages du bijou est enfin une manière de rappeler en quelque sorte que, pour être appréhendé, cet objet est indissociable des pratiques, paroles et pensées qui l’accompagnent et le construisent.

Certaines disciplines investissent particulièrement l’analyse des usages et des fonctions qui travaillent le bijou : l’anthropologie, l’ethnologie, ou l’histoire par exemple. D’autres ont tendance àles « oublier  », voire àles refouler dans l’approche la plus courante qui en est fait. C’est le cas de l’histoire de l’art lorsqu’elle est descriptive, éventuellement technique. Ces diverses disciplines gagneraient donc àéchanger, notamment sur ce sujet primordial.

Calendrier :

30 juin 2008 : Envoi des propositions d’une page maximum en français avec le titre de la communication àl’une des adresses suivantes :

dlesbros@yahoo.fr ou cecile.michaud@club-internet.fr

15 juillet 2008 : Sélection des propositions

1er novembre 2008 : Date limite d’envoi d’un texte qui comprendra au maximum 30 000 signes àenvoyer par courrier électronique.

10 décembre 2008 : Journée d’études àl’École normale supérieure, boulevard Jourdan, Paris.

20 mars 2009 : Date limite d’envoi des communications en vue de la publication.

Responsable : Delphine Lesbros, Cécile Michaud


Illustration : Holbein le jeune, Dessin pour un pendentif, 1533-1536 (source : Web Gallery of Art).

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