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Des titres

Prosopopée et persona à la Renaissance sur France Culture

lundi 17 février 2014, par Blandine Perona

Une fois n’est pas coutume, je me permets d’employer la première personne sur Panurge, sans fard ni prosopopée.

J’ai récemment eu l’occasion de parler de mon livre sur France Culture et cette expérience a suscité chez moi quelques réflexions sans doute un peu tardives.

La communication de mes recherches devrait être une préoccupation plus constante de mon travail. J’aurais pu, par exemple, choisir un titre moins scientifique, moins sibyllin, moins "cryptique" (je cite un ami historien et médiéviste !). J’ai pensé, une fois que tout était sous presse, que le livre aurait pu s’intituler "Fictions d’auteur", la prosopopée étant une "fiction de personne" ou fictio personae ! Mais enfin, comme me l’a dit avec gentillesse et simplicité un autre ami, c’est un titre de lettreux. J’ai beaucoup d’affection pour ce mot et ce qu’il signifie, même s’il suggère aussi justement une légère difficulté à communiquer (les citations qui illustrent l’article "lettreux" dans le wiktionnaire sont à ce titre éloquentes) !

Il ne va pas de soi de défendre que, hors de ses fonctions d’enseignement, consacrer plusieurs années de sa vie à la prosopopée à la Renaissance puisse être utile pour soi et même pour les autres. Et pourtant, je le crois sincèrement (ma thèse et tout particulièrement le livre de Yves Citton Lire, interpréter, actualiser. Pour quoi les études littéraires ? m’ont permis de mieux le comprendre et de mieux le formuler).

Antoine Perraud m’a invitée, parce que, il me l’a avoué, le titre lui paraissait, je nuance, improbable. Il me semble qu’il y avait aussi, en plus de toute sa culture et sa curiosité, un petit peu de perplexité : il me trouvait bien jeune pour une "seiziémiste". Il me semble encore qu’il y avait quelque chose comme un étonnement similaire, lorsqu’il faisait remarquer, pendant notre entretien, que Montaigne et Béroalde de Verville étaient extrêmement "modernes". Je lui réponds, comme je l’ai déjà fait : j’ignore si ces textes sont "modernes", je suis sûre qu’il sont actuels. Ils méritent en effet tout notre étonnement et notre admiration.

Encore un grand merci à lui de m’avoir permis de le dire et même à présent de l’écrire.

P.-S.

J’en profite pour glisser un erratum : le terme prosopon signifie bien "masque" ou "visage" ; persona signifie lui "masque" ou "personne" et non pas "masque" ou "visage" comme je l’ai dit trop vite.

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