Panurge
Actualités de la recherche autour de la Renaissance

Accueil > Actualités > Publications > Sylvain Matton, Scolastique et Alchimie (XVIe-XVIIe siècles).

Sylvain Matton, Scolastique et Alchimie (XVIe-XVIIe siècles).

mercredi 16 septembre 2009, par Panurge

Sylvain Matton, Scolastique et Alchimie (XVIe-XVIIe siècles),

Paris-Milan, S.É.H.A.-Archè, 2009.

Présentation de l’éditeur.

Avec Scolastique et Alchimie (XVIe-XVIIe siècles) Sylvain Matton donne le
premier volume d’une série de trois devant synthétiser ses recherches sur les rapports
entretenus par l’alchimie et la philosophie à la Renaissance et à l’Âge classique,
recherches centrées sur ce qui lui est apparu être une mutation majeure de l’alchimie
des temps modernes ! : l’introduction et le développement de la théorie du spiritus
mundi
ou “esprit universel du monde”. C’est à expliquer comment ce bouleversement
doctrinal eut sa source chez Marsile Ficin et à étudier les voies de sa propagation que
sera consacré le deuxième volume, La Révolution ficinienne et ses cheminements, tandis
que le troisième, Cartésianisme et alchimie, montrera que l’un des principaux points
de friction entre la philosophie moderne représentée par Descartes et la philosophie
chimique fut précisément ce spiritus mundi confondu avec l’âme du monde.

Afin d’évaluer correctement l’importance de cet épisode de l’histoire des idées,
Scolastique et Alchimie se propose de mesurer la place tenue par l’alchimie dans
l’univers philosophique de la Renaissance et de l’Âge classique. Pour ce faire, l’auteur
a jugé expédient d’étudier sa représentation et son statut dans ce qui formait alors
comme la toile de fond de toutes les philosophies, y compris les plus novatrices, à
savoir la pensée scolastique, telle qu’elle se déploya tant en terre catholique qu’en
terre réformée. Il commence par examiner les analyses de l’alchimie transmutatoire
faites par les théologiens-philosophes de la Compagnie de Jésus, qui jouèrent un rôle
majeur dans l’épanouissement de la seconde scolastique, et prépondérant dans le
système éducatif. Il étend cette enquête aux cours de philosophie produits dans les
autres ordres religieux, en prenant pour exemple celui, fort peu connu mais très
complet et parfaitement représentatif, du théatin Felice Gaetano Verani. Il s’intéresse
ensuite à la position des principaux théologiens réformés de la Renaissance face à cette
question de l’alchimie transmutatoire, puis à celle des représentants d’un courant
spécifique à la scolastique en milieu protestant, celui des ramistes et semi-ramistes.
Enfin il se penche sur la vulgarisation des enseignements de la scolastique dans la
littérature religieuse en langue vulgaire, en s’en tenant à celle de la France du XVIIe
siècle et en se concentrant sur cette manière d’université populaire que formait
l’éloquence de la chaire. De tout cela, à l’encontre des idées ordinairement reçues
aujourd’hui, il ressort que pour la scolastique, c’est-à-dire la pensée en quelque sorte
officielle du temps, le statut théologico-philosophique de l’alchimie était celui d’une
discipline subordonnée à la physique et en tant que telle parfaitement légitime, bien
qu’elle fût en même temps jugée fort risquée pour le commun des hommes en raison
des innombrables obstacles inhérents à la réalisation des transmutations alchimiques,
lesquelles, quoique tenues pour théoriquement possibles, étaient considérées comme
extrêmement difficiles, voire pratiquement impossibles à effectuer.

Sylvain Matton s’est en outre attaché à rassembler dans des annexes à chacun
de ces chapitres un important corpus de textes rares, dont l’ensemble constitue un
précieux instrument de travail.

Documents joints

Répondre à cet article

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
Habillage visuel © Équipe Panurge, à partir de Yves Costiou sous Licence GPL