De l’Autorité à la référence

Avec le passage du manuscrit à l’imprimé, le développement de
réseaux savants dans l’Europe de la Renaissance, il semble que
l’érudition s’appuie désormais sur la notion de "référence", qui
tend à supplanter celle d’"autorité".

La révérence médiévale à l’égard des auctoritates
légitimant le discours ferait place à la référence, emblématique
de la culture humaniste.

Les œuvres éditées par les érudits se situent dans une
perspective qui se veut scientifique, objectivée et reconnue au sein
de la République des lettres.

Les "textes de référence" se construisent grâce à des échanges
entre "personnes de référence" - correspondances philologiques,
circulation de manuscrits et d’éditions princeps, constitution de
groupes d’érudits autour d’un projet éditorial - ou grâce aux
relations privilégiées entre auteurs, éditeurs scientifiques et
imprimeurs.

Le panel s’interrogera sur le positionnement spécifique d’un
érudit, d’un livre ou d’un imprimeur qui deviennent "la référence",
en examinant la manière dont cette notion nouvelle se manifeste :
correspondances entre humanistes, éditions successives d’une œuvre,
mention dans les œuvres d’autrui.

Comment évolue, dès l’invention de l’imprimerie, la valeur
reconnue d’un livre ou d’une édition, qui va faire d’un livre en
particulier, de la production d’un humaniste, ou du catalogue d’un
imprimeur, la référence que tous connaissent ? On pourra parler en
particulier de Poliziano, Érasme, les Manuzio-Asola, les Estienne,
Froben...

À noter :
La date limite de proposition est le 5 mai : elle doit comporter un
bref résumé de la proposition accompagné impérativement d’un court
cv. Les organisateurs doivent, ensuite, proposer le panel dans son ensemble à la RSA.
Les frais de participation au congrès ne sont pas pris en charge par les organisateurs.

Contact : Raphaële Mouren : raphaele.mouren@enssib.fr